Qui sommes-nous ?

 

La création du foyer est partie d'un constat réalisé en 1989, dans le foyer d'hébergement d'urgence de PHANUEL au Luc en Provence. Ce petit foyer recevait à l'époque, durant la période hivernale, et pour une période de 3 jours maximum par mois, des routards de nationalités diverses.

L'équipe du foyer s'est aperçue que cette durée est insuffisante pour aider efficacement certaines de ces personnes dont l'état de santé nécessite des soins et ne leur permettait plus de rester sur la route.

Pour pallier ce manque de temps, l'équipe c'est un réseau avec un médecin généraliste du village, auquel elle a adressé des personnes pour une prise en charge hospitalière. Malheureusement, les personnes se retrouvaient à nouveau dehors à la sortie de l'hôpital, faute de structure d'accueil.

L'idée germa de créer un foyer qui accueillerait les personnes sur le long terme après le séjour à l'hôpital. Soutenue dans cette démarche par le curé du Luc en Provence, François de VIVIES, l'équipe de PHANUEL se mit en recherche d'une maison pour y créer ce lieu d'accueil. C'est l'un des passagers du foyer (Jean-Paul , un alsacien) qui lui indiqua ce qui allait devenir plus tard le Foyer de Stabilisation de "La Louve". Jean-Paul avait fait les vendanges sur le secteur quelques années auparavant et connaissait une petite maison dans la colline non loin du Luc, sur la commune du Cannet-des-Maures.

Sitôt dit, l'équipe se rendit sur l'endroit indiqué par Jean-Paul, elle trouva une maison abandonnée depuis deux ans environ, qui se trouvait être l'ancienne maison du gardien d'une mine Pechiney, qui avait exploité la bauxite sur ce lieu pendant plus d'un siècle.

Il fallut dans un premier temps, convaincre la propriétaire du site, de louer à cette jeune association qui se créait avec très peu de moyens. Heureusement, les forces vives des solidarités du village jouèrent à fond leur rôle et c'est en confiance, que la maison fut louée pour créer le foyer d'accueil. L'une des membres de l'équipe de PHANUEL partit vivre avec les premières personnes hébergées. Les débuts difficiles pour le groupe (pas d'eau ni d'électricité). L'éclairage se faisait grâce au cierges usagés que ramenaient par sacs entiers les curés des paroisses avoisinantes. Les premiers résidents Peter, Paul, Jean-Paul, Gilles.... faisaient fondre les bouts de cierges,  pour fabriquer des bougies.

Une source fut découverte grâce aux indications données par les derniers gardiens de la mine qui vinrent montrer l'endroit où elle avait été enterrée au départ de Pechiney. Cette source permit aux résidents de cultiver un petit potager mais l'essentiel de l'alimentation était apporté par le foyer Saint-Louis de Toulon, le Secours Catholique ainsi que le Secours Populaire du Luc en Provence. Pour laver le linge et prendre une douche, les résidents allaient au Foyer PHANUEL deux fois par semaine. Oui on peut le dire, les premières années furent difficiles mais très riches en partage. C'est en 1996 que l'association "Mouvement Médiation" commence à se structurer et qu'un premier Conseil d'Administration est créé. Cette période marque un tournant définitif dans l'évolution de l'association et des conditions d'hébergement de ses résidents, puisque l'eau et l'électricité sont installées grâce aux aides de la commune du Cannet-des-Maures, de la DDASS, de la région et de la Fondation Abbé Pierre. Ces aménagements permettent aussi de solliciter les premières subventions de fonctionnement auprès des Pouvoirs Publics ainsi que de recruter les premiers salariés de l'Association. Un second foyer "La Vacquière" est également ouvert sur la commune du Cannet-des-Maures.

À ce jour l'Association gère les deux foyers et emploie 9 personnes.

L'interprétation du logo de l'association :

 

Le logo de Médiation a été réalisé à notre demande, par les personnes que nous hébergeons.

Le pont au-dessus de la route qui sert habituellement d’abri aux S.D.F. se transforme en M, la première lettre de Médiation, un lieu de repos.

La personne n’est pas sous le pont mais dessus, elle a posé son sac et le soleil la réchauffe.

Ce logo, riche en symbole représente l’arrivée à Médiation, la première étape indispensable, un lieu où pouvoir enfin poser son sac et peu à peu le vider…

Une interprétation hâtive pourrait être qu’à Médiation « on se la coule douce » mais ce serait faire abstraction un peu vite de la problématique des personnes que nous recevons, de leur souffrance psychologique ainsi que de leurs problèmes de santé.

Ce logo nous indique que le pont s’est transformé en M mais pas encore en abri sûr : en maison.

La personne est seule et toujours « sans abri », la rue et la route sont encore très présentes dans son esprit.

L’on comprend qu’il faudra du temps pour que la maison intérieure se reconstruise et que pour ce faire, il ne suffit pas d’avoir un toit sur la tête, il faut bien d’autres choses encore.

Qu’on l’appelle précarité sociale, qu’on l’appelle misère ou exclusion, l'extrême pauvreté n’a qu’un seul visage, c’est celui de la solitude et c’est avant tout cette solitude, dans laquelle est enfermée chaque personne que nous recevons, que nous devons combattre.